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Qu'est-ce que l'apithérapie ?

L’apithérapie est une pratique qui consiste à soigner divers maux à l’aide des produits issus des abeilles. Dans cette fiche, vous découvrirez cette pratique plus en détails, ses principes, son histoire, ses bienfaits, qui la pratique, comment se déroule une séance et enfin, les contre-indications.

Du latin apis pour abeille, l’apithérapie est une discipline qui consiste à utiliser les produits récoltés, transformés ou sécrétés par l’abeille - le miel, la propolis, le pollen, la gelée royale et le venin - à des fins diététiques et thérapeutiques. Depuis le début des années 1950, des études menées un peu partout dans le monde ont permis de mieux comprendre les vertus traditionnellement attribuées au miel et à la propolis, et de découvrir les bienfaits, jusqu’alors inconnus, du pollen et de la gelée royale. Toutefois, l’application la plus nettement thérapeutique des produits de l’abeille - et l’une des plus anciennes - demeure l’utilisation du venin d’abeille pour soigner les affections rhumatismales et arthritiques chroniques, certaines maladies inflammatoires comme les tendinites et les bursites, ainsi que la sclérose en plaques.

Les grands principes

Des recherches récentes ont permis d’identifier, en partie, les composants du venin qui seraient responsables de son action. Il contient en effet certains agents anti-inflammatoires, notamment l'adolapine et la mélittine. Reconnue pour être 100 fois plus puissante que l'hydrocortisone, la mélittine stimule la production de cortisol, une hormone stéroïdienne qui agit aussi comme anti-inflammatoire. En règle générale, on s’entend pour dire que ces composants ont une action tonifiante et stimulante, qu’ils renforcent le système immunitaire et contribuent à détoxiquer l’organisme.

 Les bienfaits de l'apithérapie

Les données concernant l’efficacité de l'apithérapie reposent presque uniquement sur des preuves anecdotiques. Il n’y a pas d’études scientifiques qui en auraient démontré les effets thérapeutiques de façon vraiment probante.

Contribuer au traitement de l’épilepsie

Depuis les 30 dernières années, les Chinois, entre autres, combinent l’acupuncture avec le venin d’abeille pour traiter l’épilepsie. La méthode consiste à plonger l’aiguille dans la solution de venin ou à déposer un peu de solution sur le point d'acupuncture avant de le stimuler.

Contribuer au traitementde la maladie de Parkinson

Selon Rock Domerego, biologiste et thérapeute, président de l'Association Européenne d'Apithérapie, il est aujourd’hui possible d'augmenter l’action de l'acupuncture en remplaçant les traditionnelles aiguilles par des piqûres d’abeilles pour soulager des affections aussi graves que la sclérose en plaques et la maladie de Parkinson1 Mais, encore une fois, ces affirmations n’ont pas été corroborées par la science officielle.

Diminuer la douleur

Depuis 2001, des chercheurs coréens ont publié une vingtaine d’études réalisées chez l’animal ayant évalué le potentiel analgésique et anti-inflammatoire du venin d’abeille et sa capacité à diminuer la douleur ou la raideur. Par exemple, des doses très concentrées en venin d’abeille purifié auraient contribué à l’amélioration d’un certain type d’arthrite chez le rat. Chez l’humain, peu d’études rigoureuses ont été recensées jusqu’à ce jour.

Soulager l’arthrite

Les chercheurs estiment que cette technique pourrait avoir une certaine efficacité pour soulager les douleurs musculosquelettiques. En effet, dans certaines études scientifiques, le venin était injecté à des points d’acupuncture alors que le traitement placebo consistait à injecter une solution saline plutôt que du véritable venin. La douleur ressentie a été significativement plus basse chez les sujets recevant les véritables injections. Cependant, beaucoup d’incertitudes persistent quant à la concentration du venin d’abeille à utiliser et au nombre idéal d’injections.

Contribuer au traitement de la sclérose en plaques

Le traitement de la sclérose en plaques par l’apithérapie suscite certains espoirs. Des témoignages, qu’on retrouve sur plusieurs sites d’apithérapie, font état de malades désespérés qui ont vu leurs douleurs s’estomper, leur énergie s’accroître et leur vision s’améliorer. Toutefois, les bénéfices sont encore plus qu’incertains et les études chez l’animal sont très préliminaires.

Étant donné le peu d’études sur son efficacité et son innocuité, l’apithérapie ne devrait en aucun cas remplacer un traitement efficace. Cette thérapie est douloureuse et difficile à administrer. Si elle est utilisée, une supervision médicale est nécessaire. Bien que les effets secondaires attribuables au venin d’abeille soient habituellement modérés, le patient, même s’il n’a pas été dépisté allergique auparavant, doit être préparé à réagir en cas de choc anaphylactique. En effet, une personne peut développer l’allergie, quelques semaines après avoir été piquée. Une réaction allergique non traitée peut être mortelle.

 L'apithérapie en pratique

Le spécialiste

La thérapie par le venin d’abeille est largement répandue en Asie (Chine, Corée, Japon), en Europe (Allemagne, Autriche, Bulgarie, France, Hongrie, Pologne, Roumanie, Suisse), et de plus en plus aux États-Unis et au Canada. En 1995, on estimait à plus de 10 000 le nombre d’intervenants dans le monde. Parmi ceux-ci figurent des médecins (qui procèdent en général par injection à la seringue), des acupuncteurs, des homéopathes, des naturothérapeutes et des apiculteurs.

Déroulé d'une séance

On administre le venin soit directement par des piqûres d’abeilles, soit à l’aide d’une seringue contenant une solution de venin dilué. La méthode traditionnelle, qui se pratique encore aujourd’hui, consiste à déposer, une à la fois à l’aide d’une pince, des abeilles vivantes sur la peau du sujet. Elles sont plus particulièrement placées sur les zones douloureuses ou encore sur des points d’acupuncture. Dès que le dard pénètre la peau, l'abeille perd une partie de son abdomen et meurt dans les heures qui suivent. Pour contourner l’application directe des abeilles, diverses techniques permettent d’extraire le venin des abeilles sans qu’elles meurent. Pour traiter une tendinite, par exemple, deux ou trois séances de deux à dix piqûres suffiraient. Pour un trouble grave, comme la sclérose en plaques, le traitement pourrait s'échelonner sur une très longue période et nécessiter deux traitements par semaine, à raison de 25 à 30 piqûres chaque fois. Puisque l’apithérapie n’est pas une technique officiellement reconnue, pour connaître la « posologie », vous devrez vous en remettre à une personne ayant déjà expérimenté l’approche. Il est aussi possible de contacter un « thérapeute » par l’entremise d’un des regroupements d’adeptes de l’apithérapie (voir Sites d’intérêt).

Devenir Apithérapeute

Aucune formation en apithérapie ne mène à un diplôme officiel. Les organismes regroupant les associations et les praticiens en apithérapie offrent souvent des ateliers, et des praticiens transmettent leur savoir sur le terrain. Chaque année, l'American Apitherapy Society organise un séminaire de formation de trois jours, avec démonstrations, destiné à faire connaître les nouvelles applications de l’apithérapie9. Un programme de formation en français10 est également offert sur Internet.

Contre-indications de l'apithérapie

On estime qu’environ 2 % (certaines sources indiquent jusqu’à 5 %) de la population serait allergique au venin d’abeille. Néanmoins, dans de rares cas, cette allergie peut s’avérer fatale. Avant d’entreprendre une thérapie, il est donc préférable de subir un test d’allergie. On recommande également de toujours avoir à sa portée un auto-injecteur d’épinéphrine (Epipen®, Twinject®).

Histoire de l'apithérapie

L'apithérapie est aussi ancienne que l'apiculture elle-même. Les connaissances de l’usage médicinal du venin d’abeille remontent à la plus haute Antiquité. Des textes chinois vieux de 2 000 ans en font mention. De même, Hippocrate (460-377 av. J.-C.), le père de la médecine, considérait le venin comme un remède idéal pour traiter l'arthrite et les problèmes d'articulations. Au XIXe siècle, le médecin autrichien Phillip Terc, un pionnier de l’apithérapie dans la médecine moderne, utilisait le venin d’abeille pour traiter les maladies rhumatismales. Dans son rapport publié en 1888 (Report about a peculiar connection between the beestings and rheumatism), il signale qu'aucune complication n'est survenue durant les 25 années au cours desquelles il a traité plus de 500 patients souffrant de rhumatismes, et pratiqué plus de 39 000 traitements.

Charles Mraz est aussi considéré comme un grand maître de l’apithérapie. Il a pratiqué pendant plus de 60 ans à la fois comme apiculteur et thérapeute, dans l’État du Vermont aux États-Unis, et a transmis son savoir-faire un peu partout dans le monde, jusqu’à sa mort en 1999. En 1928, Franz Kretchy a mis au point une technique permettant de contourner l’application directe du venin par piqûres d’abeilles en injectant une solution à l’aide d'une seringue. Bien que l’approche soit controversée, elle n’a cessé de susciter de l’intérêt. Plusieurs organismes, qui regroupent des individus ainsi que des associations engagés dans l’apithérapie et dans les domaines connexes, notamment Apitherapy.com et l’American Apitherapy Society, veillent à transmettre les plus récentes découvertes dans le domaine


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